Et si notre énergie ne dépendait pas de ce que nous ajoutons, mais de notre compréhension ?
Depuis que je pratique le yoga et que j’ai choisi une alimentation plus consciente, j’ai compris que prendre soin de soi ne passait pas par “faire plus”, mais par apprendre à écouter et à simplifier. Sur mon tapis, j’ai découvert que le souffle est un guide : il me montre mes limites, il m’invite à relâcher quand je pousse trop, il m’accompagne pour trouver de l’espace là où je croyais qu’il n’y en avait pas. Dans mon assiette, j’ai appris que certains choix m’alourdissent et me fatiguent, alors que d’autres me donnent une énergie stable et douce. Ces constats, je les ai faits au fil du temps, en pratiquant, en testant, en observant.
C’est en rencontrant la Médecine Traditionnelle Chinoise que j’ai trouvé un langage qui mettait des mots sur ces ressentis. La MTC parle de “réserves” d’énergie, de Qi, de la nécessité de les nourrir et de les préserver pour vivre en équilibre. Et tout à coup, j’ai vu que ce que je touchais dans le yoga et dans l’alimentation du bon sens, c’était exactement ça : apprendre à préserver pour ne plus épuiser.
« Le défi n’est pas tant dans l’action que dans le regard que nous portons sur ces gestes. »
Nous pourrions croire que c’est compliqué, que cela demande une discipline difficile à mettre en place. Mais la réalité est plus simple : nous faisons déjà l’essentiel, chaque jour. Nous mangeons, nous respirons, nous dormons. Le défi n’est pas tant dans l’action que dans le regard que nous portons sur ces gestes. Tant que nous les vivons comme de simples automatismes, ils perdent leur pouvoir. Dès que nous y mettons de la conscience, ils deviennent des leviers puissants pour nourrir nos réserves et renforcer notre énergie vitale.
L’alimentation, par exemple, est un point d’ancrage concret. Trois fois par jour, nous avons l’occasion de choisir des aliments qui soutiennent notre digestion plutôt que de l’épuiser. Pas besoin de chercher des recettes compliquées ou des tendances passagères : des plats simples, adaptés à la saison, préparés avec soin, suffisent. Ce que nous appelons le “bon sens” rejoint ici la sagesse millénaire de la MTC, qui rappelle que les aliments apportent bien plus que des calories. Ils transmettent une qualité énergétique qui influence directement notre vitalité.
La respiration, elle, est comme une énergie invisible que nous oublions de cultiver. Le yoga m’a appris à en mesurer l’impact : un souffle ralenti peut apaiser un mental agité, une respiration profonde peut redonner de la clarté quand tout semble confus. En MTC, le souffle est intimement lié au Qi, cette énergie vitale qui circule dans les méridiens. Quelques minutes par jour, le soir ou à un moment de pause, suffisent à transformer nos habitudes. Le corps apprend peu à peu à respirer plus profondément, à mieux s’oxygéner, et cette présence au souffle finit par s’inviter dans toute la journée.
Et puis il y a le repos. Nous n’avons pas le choix de dormir, mais la vraie question est : comment dormons-nous ? Ce n’est pas une affaire de durée, mais de qualité. Une longue nuit peut être “épuisante” si l’esprit ne parvient pas à s’apaiser, si le corps lutte avec une digestion trop lourde. À l’inverse, quelques ajustements simples suffisent à transformer l’expérience du sommeil. Un repas du soir plus léger, quelques respirations conscientes avant de fermer les yeux, un rituel qui envoie le signal que la journée est terminée… Ces détails font toute la différence. Ils permettent au corps de vraiment se déposer et au sommeil d’être plus profond, plus stable, plus régénérateur.
Quand je regarde ces trois piliers — manger, respirer, dormir — je réalise à quel point ils sont déjà là, dans nos vies. Nous n’avons rien à inventer, rien a ajouter. Nous avons simplement à nous rappeler que ces gestes quotidiens, si ordinaires en apparence, contiennent en réalité l’extraordinaire. Ils sont les fondations de notre vitalité, le socle de nos réserves. Et c’est précisément cela que la Médecine Traditionnelle Chinoise nous enseigne : revenir à l’essentiel, nourrir ce qui nous porte, préserver ce qui nous fait tenir.
C’est exactement ce que j’enseigne dans ENPHASE : une meilleure connaissance des besoins fondamentaux de notre corps, éclairée par l’énergie des saisons. Évidemment, nous sommes uniques et chacun porte ses déséquilibres, ses sensibilités, ses histoires. Mais les bases que je transmets offrent un socle solide, une nouvelle compréhension de soi sur laquelle chacun peut construire. Revenir à ces fondations, c’est se donner la chance de vivre avec plus de clarté, plus d’énergie, plus d’harmonie.