Attention à ne pas courir après la santé parfaite
Aujourd’hui, on parle beaucoup de santé. D’optimisation. De performance. De hacks. Et pourtant… on parle si peu de prévention. De vraie prévention.
Pas celle qui surgit quand il est presque trop tard. Pas celle qu’on évoque à la suite d’un diagnostic. Pas celle qu’on délègue à des experts, des tests, des bilans.
Je parle de la prévention simple, ancrée, quotidienne. Celle qui commence dans l’assiette. Dans l’écoute. Dans la respiration. Celle qui consiste à prendre soin de son terrain, avant que quoi que ce soit ne s’y installe.
Je suis souvent surprise — et parfois un peu triste — de voir à quel point on s’étonne de tomber malade, comme si cela arrivait sans prévenir. Comme si notre corps nous trahissait, d’un coup. Mais le corps ne trahit pas. Il parle. Il alerte. Il ajuste. Il fatigue. Il crie parfois. Et nous ? Trop souvent, on attend. On remet. On banalise. On confie notre santé à l’extérieur de nous : au système, au médicament, à l’urgence.
Mais la vérité, c’est que la prévention commence bien avant tout ça.
Et ce n’est pas une montagne. Ce n’est pas une discipline militaire. C’est un art de vivre.
Un retour au bon sens, au rythme, à la connexion avec ce qui est vivant. C’est boire une infusion chaude quand il fait froid, même si Instagram dit que le jus vert c’est mieux. C’est se reposer sans culpabilité, digérer en paix, marcher un peu chaque jour. C’est savoir reconnaître quand notre vitalité baisse et faire quelque chose avec ça, au lieu d’attendre que ça passe.
C’est aussi accepter de vieillir, pas dans le combat, mais dans la sagesse. Pas dans l’illusion de figer le temps, mais dans l’envie de continuer à vivre pleinement, avec plus de justesse.
Et puis, transmettre. Transmettre cette manière d’habiter son corps. De faire confiance à ses sensations. De ne pas chercher LA solution miracle, mais de construire une relation durable avec soi-même.
Pour moi, la prévention, c’est ça : une manière d’aimer la vie. Assez pour en prendre soin. Assez pour ne pas attendre la fracture. Assez pour ne pas dire un jour “si j’avais su…” — mais pour dire aujourd’hui “je me choisis”.